Variation continue et lente : énergie « minimale », de type homogène[*] , avec taux de variation minimum. Musicalement, il s'agit de maintenir et de resserrer l'écoute malgré l'absence de contours, le cadrage « vu de loin », le peu de moyens musicaux.
Le modèle en flux continu est peut-être l'image de marque la plus fréquente de la musique électroacoustique, en raison du débit continu caractéristique des instruments de synthèse analogique des années 70, et de l'absence de pulsations que leur construction par modules interconnectés permettait. C'est ce qui l'oppose, perceptivement, aux musiques instrumentales scalaires et/ou pulsées.
Se rappeler Héraclite, pour qui l'éternité est l'instant présent, qui change à chaque instant, et pourtant toujours le même, tel un fleuve.
Le facteur <densité> et le critère <profil de masse>[*] entrent en jeu comme variation perceptive du flux.
Conseil : Commentaires
Le flux relève de la métamorphose : transformation par mutations successives, fondu-enchaînés . Les musiques répétitives, le minimalisme américain sont caractéristiques d'une homogénéité temporelle en flux, avec transformations lentes par approximations successives.
Le flux est donc continu, c'est une trame de durée « non convenable » (Schaeffer), longue. Le défi est de maintenir l'intérêt de l'écoute malgré un degré minimal de variation. Introduire des accidents permet de renouveler l'écoute.