C'est une chimère sonore qui se compose d'éléments de nature différente agencés de manière à former un tout, un seul geste sonore mémorisable comme étant un seul son.
Ici aussi, comme le delta ou la substitution d'attaque, la perception porte sur la morphologie, sur l'enveloppe dynamique -mais l'objet composite est plus complexe- et non sur la gestion du temps.
Méthode : Méthode de travail
Deux méthodes :
Soit on imagine d'avance la globalité morphologique de l'objet sonore dont on trouvera ensuite les ma-tériaux dans ses différentes banques de sons (par exemple : une attaque en rotation accélérée, un court silence, un corps en frottement avec quelques craquements – sensation de rétention d'énergie-, une chute en rebonds décélérés).
Soit on construit l'objet terme à terme, en portant son attention, et celle de l'auditeur, sur les relais d'énergie, les passages réussis et surprenants d'un élément sonore à l'autre, en laissant à l'intuition le choix des matières. L'objet, sa forme et ses matières, se découvre peu à peu, jusqu'à sa forme définitive ressentie comme accomplie dans la durée, tout comme celle d'un vase peu à peu élaboré dans l'espace sur le tour du potier.
Conseil : Commentaires
Objet sonore court dont le modèle général est l'ADSR : attaque, chute de l'attaque (facultative), corps du son (qui peut lui-même se composer de plusieurs éléments), chute finale
Par exemple : percussion très aiguë, suivie d'un choc mat et dont la résonance serait un frottement.
L'écoute et le travail se portent sur l'enveloppe dynamique.
Le silence peut, bien placé, faire partie de l'objet composite
Constitution d'un objet par la gestion de la morphologie avec forme morphologique variée :
Son avec allure ou non, lisse ou non, itératif ou non, fluide ou en mouvement
Choix : kaléidoscope de matières.
Suivre un modèle naturel énergétique, physique : mouvement, trajet, suite logique, repère sur une expérience corporelle. Pour trouver ces trajets, il faut un lien énergétique entre les sons.
Le déroulement énergétique prime sur les matières, contrairement au micro-montage.
Ou créer des objets qui ne correspondent pas à notre perception naturelle, car l'objet composite n'est pas naturel.
La dynamique plus forte d'un son peut diminuer la perception dynamique du suivant (psycho-acoustique).
En studio analogique
Copier les sons à partir de bandes-réservoirs (banques de sons), les essayer par placement successif sur deux machines, entre amorces, les coller ensemble une fois fait le choix définitif.
En studio numérique
À partir du premier son choisi, « coller » le suivant, écouter, enlever, recommencer, affiner le montage... Si on veut intégrer du silence, préférer le silence-studio (enregistré) au vide du silence numérique.
Hypothèse : Fonction musicale
Objet remarquable, il signale, déclenche, conclut, dévie le discours sonore.