Étude élastique
L'Étude Élastique a été faite sans aucun problème et elle a été faite d'un trait. J'avais déjà l'amorce d'un travail de ce genre dans Plein Souffle : des sons blancs un peu identiques aux “flammèches blanches”, qui semblent posséder leur propre autonomie, exister d'eux-mêmes; des choses organiques comme des bacilles qui se promènent sous la lunette d'un microscope.
J'ai développé cette idée avec le matériel de l'Étude Élastique. J'étais parti sur un système de manipulations très cohérent avec ce propos compositionnel : la disposition des flammèches sur deux voies complètement indépendantes, en vue d'obtenir un jeu aussi indépendant que possible.
Autres matériaux dont je disposais : des sons de zarb ( fournis deux mois auparavant par Jean-Pierre Drouet). Puisque le zarb est un instrument à percussion, dont la cause est le toucher ( c'est à dire une façon d'appréhender la matière, ici la peau ), j'avais par un procédé associatif, pensé à des touchers d'autres sortes.
Par exemple sur des baudruches ... J'ai acheté des ballons en caoutchouc dont j'ai touché, frotté, fait grincer les peaux de toutes les manières. J'avais deux sortes de sons ( zarb et baudruche ) qui appartenaient à la même famille : celle des matières élastiques.
Les petites flammèches blanches sont des sons d'orgues obtenus accidentellement. Trop instrumentaux au départ, c'est en les transposant que je les ai fait passer du stade instrumental à un stade, disons, presque ... de vie organique ! J'ai travaillé avec ces sons qui tombaient à pic, qui venaient merveilleusement compléter mes autres matériaux. Tous les éléments convergeaient les uns vers les autres ...