Conjugaison du timbre
Le travail autour d'un axe tonique.
Mon idée était de montrer un instrument sous différentes facettes, selon la façon dont il joue : je conjugue le saxo avec le saxo. C'est comme un inventaire de timbres.
Dans cette pièce, tout est issu du saxophone. Les prises de son, que j'avais déjà , avaient été faites pour Jazzex. J'avais demandé à l'interprète Jean-Louis Chautemps un certain nombre de choses ( différentes sortes d'attaques; un jeu rythmique sur une tonique ); il s'était laissé aller à une sorte d'improvisation, et je ne tenais pas tellement à falsifier le jeu, la réalité du jeu direct. Je suis resté très fidèle au matériau brut.
C'était un parti que j'avais de ne pas faire trop de transformations. Les attaques, par exemple, je les ai utilisées telles quelles. C'est pour cette raison aussi que je parle de simplicité à propos de la conception de ce mouvement.
Les opérations de transformations sont essentiellement le filtrage. Sur les sons continus, il y a un jeu de timbre par filtrage. Dans la continuité d'un son épais, j'enlève ou j'ajoute des tranches, des paquets d'harmoniques. J'obtiens ainsi “une mélodie de timbre”, en révélant successivement telle harmonique, puis telle autre, qui était masquée.
Ce jeu sur le timbre par filtrage ( assez comparable à un jeu mélodique ), était plus accusé dans la première version. C'était un des points de départ, je l'ai un peu gommé. Je n'ai pas tellement réfléchi à ce mouvement, et ça se sent : simple dans son écoute, il a ce caractère du “beau son”, dont je n'ai pas voulu me priver pour une fois ...