Points contre champs :
Points contre Champs c'est un long combat entre des événements antagonistes, les uns ponctuels, les autres continus. C'est l'histoire de cet antagonisme, qui se résoudra par la victoire de l'un sur l'autre : les sons ponctuels sont phagocytés...
C'est en même temps une étude sur l'espace ( notion de perspective, de plans, de proximité et d'éloignement).
C'est aussi la recherche d'une écriture pour l'occupation d'une durée, à l'intérieur du caractère pseudo-répétitif des éléments continus.
Ce caractère d'ostinato est continuellement masqué par le jeu des éléments ponctuels, d'une écriture très concertée. Parfois ils ont aussi un rôle moteur; ils déclenchent des variations dans les éléments continus.
Ce qui m'a servi de point de départ c'est un son ... Une fois de plus c'est autour d'un son que j'ai eu envie de travailler. Une “trame” fascinante ... enfin pour moi.
Cette espèce de trame c'était déjà tout un morceau, en tout cas une maquette très solide. Je n'ai jamais pu retrouver comment je l'avais faite. A l'origine elle ne durait que deux minutes. J'ai dû l'allonger. C'était fait depuis l'époque où je fabriquais et emmagasinais des sons pour de Natura Sonorum.
Le résultat : une petite œuvre dans l'œuvre. Voilà un mouvement qui m'a demandé énormément de travail sur le plan du montage.
Sur le plan de la composition point par point. C'était à la fois une écriture horizontale ( agencement des motifs) et une écriture verticale (rapport très précis entre les deux chaînes d'événements).
J'avais conscience que ce mouvement aurait une assez grande longueur - conscience prise à travers la fascination éprouvée pour ma trame, que j'avais baptisée : “Très fin là-bas ... “ Évocatrice, pour moi, d'un tas de choses... ce qui est à la fois très proche et très lointain : lointain dans l'espace mais proche par l'esprit - et que pourtant je ne pourrai jamais atteindre ... espèce de nuage ... Devant cette fascination, je me suis dit que j'allais y céder pour faire la fin de De Natura Sonorum.