Technologie ou art ?
A l'heure où l'on nous montre de moins en moins de choses sur scène, que voit-on ? Est-ce que ce n'est plus que de la technologie ou encore de l'art ? Comment mettre en avant l'art ?
Depuis les premiers concerts électroacoustiques, avec une personne seule sur scène, sans engagement scénique, la tendance est à la suppression de la notion de spectaculaire en faisant disparaître le corps de l'artiste derrière son ordinateur, à peine visible dans le halo de son écran. Dématérialisé veut justement replacer le corps de l'artiste sur le plateau
EZRA, avec le B-Glove (gant tactile connecté) montre également de nouvelles possibilités d'engagement scénique même en temps que soliste. Ses gestes ne sont pas codifiés comme le sont ceux d'un DJ pourtant il a su donner des clés de compréhension au public en se faisant aider par un chorégraphe.
La musicalité n'est pas acquise simplement parce qu'un son est émis, le geste ne doit pas perdre son sens poétique.
Plusieurs dispositifs ont été expérimentés par des enfants dans le cadre du festival Oreilles en Boucle à l'exemple d'un dispositif de bols d'eau reliés à des circuits Arduino par l'intermédiaire de paille de fer : lorsqu'un enfant trempe son doigt dans l'eau, il déclenche un son. La puissance poétique est plus forte qu'avec la Kinect pourtant Mireille Poulet-Mathis fait remarquer que certains enfants semblent plus s'amuser que manipuler sérieusement le dispositif.
Laetitia Pauget fait un parallèle avec les auditions d'instruments de 1er cycle qui sont tout aussi cacophoniques et où la question du plaisir se pose. Le niveau de plaisir vient à partir d'un certain niveau de maîtrise que l'instrument soit classique ou numérique.